Soutien aux « Imaouellen » d’Iférouane (Niger) et projet de jumelage avec une commune de taille analogue, en France ou en Europe.

En tamachèque, la langue des Touareg du Niger, ce nom d’Imaouellen n’est pas celui d’une tribu ou d’une caste mais celui de tous les pasteurs restés dans la tradition et portant donc le voile, ainsi que bien d’autres valeurs. Ces hommes et ces femmes sont les ultimes repères d’une société touarègue en mutation, qui souhaiterait néanmoins préserver ses racines.
L’étranger reconnaît les Touareg à leur vêtement, leur langue, leur folklore. Quant à leurs racines, elles sont plus précieuses et plus profondes encore. Elles plongent dans le Désert en ce qu’il impose à l’Homme pour sa survie : l’adaptation au milieu. Cela définit les conditions de leur pastoralisme et de leur vie sociale.
Pour rencontrer la civilisation touarègue, il faut partager la vie des Imaouellen, c’est-à-dire manger, dormir, travailler avec eux en pratiquant leurs gestes, en appliquant leurs méthodes et techniques, en utilisant les objets de leur vie quotidienne… et surtout découvrir l’«ACHAK», leur code d’honneur. Pour un Imaoual, respecter son achak, c’est être reconnu comme un Targui fidèle à la tradition. Un modèle pour tous.
Les Imaouellen sont des éleveurs. Le campement où travaillent et règnent les femmes est le centre de la vie nomade. Ici, ce sont les chèvres, élevées par les femmes, qui permettent la vie. Eau et pâturage déterminent la bonne santé des chèvres, vitale pour le campement, et déterminentt les déplacements. Les chèvres offrent leur lait, leur poil, parfois leur viande et leur peau ; elles permettent l’échange avec les commerçants, jardiniers et forgerons des oasis.
Les hommes rejoignent le campement entre deux caravanes, parfois lointaines, pour compléter le ravitaillement. Le chameau est pour cela un serviteur précieux et irremplaçable. A la différence des chèvres, le chameau est indépendant du campement ; il boit peu et doit parcourir de vastes espaces pour se nourrir, sous la surveillance des hommes dont il est la vraie richesse.
Pour les hommes et les femmes, la vie est dure mais libre. Les Imaouellen l’entendent ainsi, confiant leur vie aux chèvres, aux chameaux, aux pâturages et à la bienveillance divine. La mise en œuvre d’un développement matériel facilitant le quotidien des Imaouellen briserait leur adaptation au désert et, par là-même, condamnerait la civilisation dont ils se réclament avec fierté !